Quelle place est accordée à l’étude de l’Insurrection de 1947 dans les programmes de l’enseignement secondaire (et éventuellement primaire) à Madagascar, dans l’Education Nationale malgache ainsi que dans les lycées français (réseau AEFE) ?
Pour la place de 1947 dans l’enseignement français, mon expérience personnelle en tant que professeur d’histoire-géographie au lycée français de Tamatave fournira des informations concrètes. J’expliquerai la place (très faible, voir inexistante) dans les programmes français. Les programmes adaptés pour l’océan Indien (réseau AEFE) parviennent-ils à modifier cette situation ? Je m’intéresserai également aux programmes spécifiques enseignés à La Réunion. Pour l’enseignement malgache, les axes de réflexion seront les suivants : L’Insurrection de 1947 est à la fois un acte fondateur pour Madagascar, et un événement qui a divisé la société (l’Insurrection ne conduit pas à l’Indépendance ; celle-ci se fait plutôt autour d’anciens du PADESM que du MDRM ; l’ensemble de l’Ile ne s’est pas insurgée ; il y a eu des règlements de compte entre Malgaches à l’occasion de l’Insurrection…). Dans ce cadre, l’attitude de la Première République est plutôt l’occultation. La Deuxième République rétablie la mémoire de l’acte fondateur. Quelle est l’analyse officielle de l’événement que livrent les manuels scolaires ?
Aujourd’hui, sous la Troisième République, la mémoire de 1947 est une nouvelle source de tensions. Les études des historiens (Lucile Rabearimanana et Jean Fremigacci) ont provoqué des réactions de « sanctuarisation » des événements, principalement autour de la question du nombre de victimes. En même temps, le pouvoir fait preuve d’une certaine indifférence (Réaction du président Marc Ravalomanana face à Jacques Chirac en mal de repentance…). Face à ces deux attitudes, comment les événements de 1947 sont-ils enseignés, d’autant qu’il n’y a plus de manuel d’histoire ?